Conseils avant de faire reproduire une chienne

Avant toute chose, il convient de déterminer le moment idéal pour la saillie

Traditionnellement, la chienne était conduite au mâle tous les deux jours du 9e au 13e jour du cycle (comptés à partir du début des écoulements de sang).

Toutefois, certaines chiennes ovulent dès le 4e jour du cycle, d’autres attendent le 18e. La survie des ovules est courte, quelques heures seulement, entre l’ovulation et la fécondation par les spermatozoïdes, qui eux même ne sont efficaces que quelques jours.

Les dosages sanguins de progestérone, permettent de préciser à 24h près le moment de la saillie pour avoir une portée complète : la naissance d’un ou deux chiots est souvent le témoin d’un décalage trop important, trop précoce ou trop tardif, entre le moment idéal et le moment réel de la saillie.

Le dosage sanguin de la progestérone, hormone de la gestation, permet de connaître le moment de l’ovulation, qui précède la migration des ovules dans l’utérus.

On commence à réaliser des prises de sang dès le 9ème jour suivant le début des chaleurs. Elles seront reconduites toutes les 48 heures jusqu’au jour de l’ovulation. La prise de sang s’effectue le matin, les résultats sont communiqués le soir par le laboratoire.

Pour mener une gestation à son terme puis nourrir sa portée jusqu’au sevrage dans de bonnes conditions, la femelle doit être en excellente condition physique.

 

Idéalement, la chienne sera une jeune adulte (de la 3e ou 4e chaleur jusqu’au seuil de sénescence).

Si elle a plus de 5 ans, elle aura déjà eu une portée afin que le vagin et le bassin puissent se dilater correctement pour la naissance des chiots.

La chienne ne sera ni trop maigre ni en surpoids, et on attendra le milieu de la gestation avant d’augmenter sa ration.

La chienne sera vermifugée dès le début des chaleurs, avec un traitement efficace contre les trichures et les ascaris, parasites qui se transmettent aux chiots à travers le placenta.

La chienne sera également vaccinée avant la saillie, on pourra envisager une vaccination contre l’herpès virose chez les chiennes primipares : cette maladie est mortelle chez le chiot nouveau- né (hémorragies et destruction de nombreux organes) alors qu’elle est généralement inapparente chez l’adulte, mâle ou femelle.

L’herpès virose est une maladie sexuellement transmissible, qui peut donc concerner tous les reproducteurs, l’animal d’élevage comme l’ animal de compagnie. La contamination de la femelle au moment de la saillie provoquera des lésions de l’appareil génital de la femelle ainsi que du placenta, qui seront responsables d’infertilité (absence de chiots ou diminution de la taille de la portée), d’avortement, de naissances prématurées.

De nombreux médicaments étant toxiques pour les foetus, il conviendra de limiter les traitements au strict nécessaire, en prévenant le vétérinaire de l’état de gestation de la chienne.

On aura pris soin de vérifier l’absence de consanguinité entre le chien et la chienne, de même que l’absence de défauts majeurs communs aux deux animaux.

Assistance à la saillie
Une saillie complète avec retournement du mâle qui reste “collé” dos à dos à la femelle, se traduira par la gestation d’une portée. Cependant, cette saillie ne se déroulera complètement que si tout fonctionne correctement : le moment de la saillie est le bon, la vulve et le vagin de la chienne sont assez dilatés, la femelle accepte le mâle qui lui est présenté, et ne souffre pas du chevauchement; le mâle est attiré par la femelle ;  le chevauchement puis le retournement ne doivent pas être douloureux ; enfin il ne doit pas y avoir de conflit hiérarchique entre le mâle et la femelle, ni entre les chiens et leurs maîtres.

L’idéal est une saillie en liberté, dans un territoire “neutre” (loin des autres chiens de l’élevage), en l’absence des maîtres qui n’exercent qu’une surveillance discrète.

Dans de rares cas (mâle inexpérimenté, femelle agressive ou peureuse), la chienne sera inséminée artificiellement avec du sperme prélevé à la clinique sur le mâle et déposé immédiatement dans le vagin de la femelle, voire avec du sperme réfrigéré ou congelé. On réalisera alors un spermogramme, afin de vérifier que le mâle est fertile, avec un sperme de bonne qualité avant de pratiquer l’insémination, qui en général est répétée le lendemain. Une insémination artificielle n’est réalisée que sur des chiennes ayant eu des dosages de progestérone et dont la date d’ovulation est connue : la fenêtre de réussite est courte : 48 heures et le taux de réussite est de 75%.

Déclaration de la portée
Si la chienne et le chien sont inscrits au LOF et ont déjà été confirmés, le propriétaire de la femelle devra envoyer dans les quatre semaines à la Société Centrale Canine le “certificat de saillie” (www.scc.asso.fr), signé par les propriétaires du mâle et de la femelle.